Les recommandations de Simon Lavoie 

Tendresse ordinaire - Jacques Leduc (1973)
Pour moi, c’est le plus grand film québécois. C’est le film par excellence de l’ancrage dans ce territoire qu’il faut appréhender, occuper, développer et chérir, dans cet hiver qu’il faut vaincre et cette solitude qu’il faut surmonter.

24 heures ou plus - Gilles Groulx et Jean-Marc Piotte (1973)
Un film monumental, d’une grande ambition thématique. Un essai documentaire touffu qui saisit l’esprit et l’énergie d’une époque, un film courageux où les cinéastes avancent à visière levée, posant un diagnostic et en arrivant à des conclusions implacables.

L’eau chaude, l’eau frette - André Forcier (1975)
Une œuvre de fiction qui documente un Montréal qui n’existe plus, avec ses Canadiens français aliénés, vivant dans l’indigence et la misère intellectuelle, mais dans une certaine idée de la communauté. Un film rugueux, âpre, truculent, mais si poétique à la fois.

Mariages - Catherine Martin (2001)
L’un des plus beaux films québécois. Un film vaste, profond, d’une grande puissance d’évocation, d’une grande poésie. Un film tellurique qui nous lie avec nos mères et nos grand-mères, qui nous relie à la nature et au monde.

Yellowknife - Rodrigue Jean (2002)
Une proposition trouble, sensuelle et poisseuse. Un « road movie » cru et frontal, mais aussi tendre et poétique. Une mise en scène sèche et rigide. Hélène Florent dans un rôle inaugural qui annonçait déjà une grande actrice.

All You Can Eat Boudha - Ian Lagarde (2017)
Un film conceptuel obsédant, riche et évocateur. Une aventure formelle déroutante et hypnotisante. Une œuvre d’une ambition et d’une audace assez unique dans le jeune cinéma contemporain. Une vraie proposition de cinéma qui nous habite longtemps après son visionnement.